Pollution : mesures de restriction de circulation dans plusieurs régions et expérimentation à Grenoble

Après plusieurs jours de temps exceptionnellement doux et sans vent, les taux de pollution aux particules fines atteignent de nouveau des seuils dangereux dans plusieurs régions, où des restrictions de circulation ont finalement été mises en place. Au même moment – mais sans lien avec la situation météorologique actuelle – une expérimentation au bénéfice des personnes handicapées est menée dans l’agglomération de Grenoble faisant suite à la limitation presque générale de la vitesse à 30 km/h.

Restriction à Paris et Lille
Après plusieurs jours de réclamations de la maire de Paris, Anne Hidalgo, la préfecture a finalement pris un arrêté de restriction de circulation sur toute la région parisienne (dans le périmètre de l’autoroute circulaire A86) : seuls les véhicules les moins polluants (catégorie Crit’Air 0 à 3) sont autorisés à circuler, les catégories 4 et 5 étant interdites. D’autres mesures, dépendant, elles, du conseil régional et du syndicat des transports Île-de-France Mobilités, ont été décidées pour aujourd’hui : un ticket unique à 3,80 euros (« forfait antipollution » ) est disponible à l’achat aujourd’hui (et tant que la circulation différenciée sera en vigueur), permettant de circuler en transports collectifs dans toute la région ; et, grâce à une convention signée entre le syndicat des transports et 8 plateformes de covoiturage, le covoiturage sera gratuit.
Dans le Nord, autour de l’agglomération lilloise, des mesures de circulation alternée ont été prises pour la première fois : là aussi les véhicules de catégorie Crit’Air 4 et 5 sont interdits – mais avec une mesure spécifique : ils seront tolérés s’ils transportent au moins deux personnes, afin d’encourager le covoiturage.
Enfin, depuis hier, des mesures de limitation de la vitesse (20 km/h sous les seuils habituels) ont été mises en œuvre dans les régions les plus polluées : cela concerne les départements du Nord, du Pas-de-Calais, du Rhône, de la Seine-Maritime et toute l’Île-de-France.

Expérimentation à Grenoble
Dans la métropole grenobloise – l’un des territoires les plus pollués du pays dans les périodes de pic de pollution – les élus ont pris des mesures énergiques depuis 2016, avec la réduction générale de la vitesse autorisée à 30 km/h, sauf exception, dans les 42 communes de la « Métro ». Seuls les grands boulevards ou les axes structurants sont restés à 50 km/h.
C’est dans ce contexte que le ministère de l’Intérieur lance à partir de demain une expérimentation à Grenoble : une indication de la limitation à 50 km/h par marquage au sol plutôt que par panneau. L’arrêté publié ce matin au Journal officiel en donne les règles. En partant du constat que la vitesse est limitée par défaut à 30 km/h sur l’ensemble de l’agglomération, et que seuls les axes structurants sont limités à 50 km/h, le ministère propose, sur ces derniers, d’apposer au sol le marquage habituellement réservé aux zones 30 : le chiffre « 50 »  en blanc, dans un ovale de 1,80 m sur 90 cm. L’objectif de cette mesure est tout simplement de diminuer le nombre de panneaux, « afin de sécuriser et d’améliorer l’accessibilité des cheminements piétons ». La multiplication des supports de signalisation est en effet un obstacle aux usagers en fauteuil roulant ou aux personnes aveugles.
L’expérimentation est menée sur 40 communes de la Métro, dont Grenoble, listées dans l’arrêté. Elle fera l’objet, au bout d’un an, d’un rapport d’évaluation permettant de faire le bilan de la compréhension du dispositif, du comportement des automobilistes, de l’accidentalité, etc. Étrangement, la liste des éléments de bilan qui figure dans l’arrêté comporte un gros manque : il n’est apparemment pas prévu de faire le bilan de l’expérimentation auprès des personnes au bénéfice de qui elle est faite : les personnes handicapées et aveugles. Télécharger l’arrêté.

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